La Suisse est un marché étonnamment dynamique en ce qui concerne l’activité de fusions et d’acquisitions. Elle accueille de nombreux investisseurs étrangers, attirés par le cadre réglementaire bien établi, les niveaux élevés de stabilité du marché et des entreprises et la croissance à long terme de nombreuses sociétés suisses. Les entreprises chinoises font partie des investisseurs réguliers et le marché attire également d’autres conglomérats internationaux et des sociétés de capital-investissement.

En revanche, les entreprises locales suisses ont tendance à être des sociétés familiales de petite taille (sur plus de 550 000 entreprises, seul un faible pourcentage compte plus de 200 employés et beaucoup de sociétés sont encore détenues par les familles fondatrices). Bien qu’il existe une poignée de grandes entreprises, notamment dans les secteurs de la pharmacie, de la chimie et des services financiers, les sociétés suisses sont souvent rachetées par des acheteurs internationaux et, par conséquent, la plupart des activités de fusion et d’acquisition ont une orientation et une direction internationales. Cela dit, certaines entreprises de taille moyenne adoptent une stratégie «buy-and-build» pour poursuivre leur croissance, ce qui, à un niveau moindre, soutient également l’activité locale.

Si les sociétés de capital-investissement et les conseillers d’entreprise ont connaissance des options de couverture garantie de passif, ce n’est pas le cas de nombreuses entreprises clientes en Suisse, qui sont souvent surprises d’apprendre qu’il existe des solutions d’assurance pour les transactions.

Contrats d’assurance

La croissance rapide du marché de l’assurance fusions et acquisitions est illustrée par le fait que lorsque j’ai commencé ma carrière chez Liberty GTS en 2017, nous ne voyions qu’un petit nombre de demandes d’assurance fusions et acquisitions chaque année. Nous recevons désormais régulièrement de telles demandes et leur nombre a été multiplié par cinq environ au cours des cinq dernières années.

Néanmoins, l’assurance fusions et acquisitions demeure un produit assez récent en Suisse et seuls quelques assureurs la proposent. Les assureurs locaux ne possèdent généralement pas la licence réglementaire spécifique pour souscrire une couverture garantie de passif (le régulateur suisse exige qu’une équipe dédiée à la souscription et au traitement des sinistres soit située dans la juridiction avant d’autoriser le produit), tandis que pour les transactions transfrontalières, le recours à un assureur international avec des équipes de souscription dans différentes juridictions, qui peuvent examiner minutieusement les documents à partir de plusieurs endroits, est également très judicieux. Liberty GTS bénéficie notamment de sa capacité à répondre aux besoins du client, qu’il soit situé en Asie, Amérique ou Europe.

Les clients, avocats et conseillers commencent tous à apprécier l’utilité de l’assurance fusions et acquisitions, ce qui entraîne une augmentation de l’utilisation de la garantie de passif, même s’il existe encore un potentiel de croissance supplémentaire.

Facteurs locaux

En tant qu’assureur, nous apprécions de travailler sur des transactions suisses car les entreprises sont généralement bien gérées et la communauté des conseillers allie compétence et expérience. Ces deux facteurs se conjuguent pour donner lieu à des rapports de diligence raisonnable d’excellente qualité, qui sont d’un grand secours pour nos souscripteurs.

La nature multilingue de la région constitue une difficulté pour les transactions suisses. Nos souscripteurs peuvent traiter, et traitent, des transactions en français, allemand, italien et anglais. C’est la nature du marché suisse et c’est quelque chose dont toutes les parties engagées dans des transactions en Suisse doivent avoir conscience. Les acheteurs et vendeurs des différentes régions de la Suisse ont également leur propre approche. La langue n’est pas la seule différence et c’est ce qui rend ce marché intéressant.

Facteurs économiques

L’économie suisse a actuellement le vent en poupe. Elle est en croissance et n’a pratiquement pas été touchée par le coronavirus. La pandémie a brièvement ralenti l’activité de transaction mais il y a ensuite eu un rebond significatif avec un nombre élevé de transactions, dont beaucoup basées sur des enchères, ce qui reflète le fait qu’il y avait plusieurs acheteurs intéressés. La faiblesse des taux d’intérêt a permis d’obtenir des financements bon marché et le capital-investissement a manifesté un intérêt significatif pour le marché suisse. Les secteurs les plus actifs actuellement sont la pharmacie, la chimie et les fournisseurs de services informatiques.

Le marché suisse des fusions et acquisitions est appelé à se développer, et le marché des assurances fusions et acquisitions avec lui. C’est un marché où l’on trouve presque toujours des parties intéressées lorsqu’une entreprise est mise en vente. Il n’est donc guère surprenant que les conseillers et propriétaires d’entreprises s’intéressent activement à l’assurance fusions et acquisitions pour couvrir leurs transactions.